Le verso de nos devis

Agences éditoriales, maisons d’édition, éditeurs, service de ressources humaines, services de direction… cet article s’adresse à vous ! Il vous arrive de déléguer une mission à un freelance :

  • parce qu’il n’y a pas les compétences en interne,
  • parce qu’il y a une surcharge de travail pour ton équipe,
  • parce que ta structure n’a pas les reins assez solides pour embaucher un salarié spécialisé…

Et puis on prend ses habitudes avec un ou deux freelances, et on peut vite oublier qu’il est prestataire, et non salarié sous contrat de travail.

  • Nous nous sommes réunies en atelier de réflexion, lors des Cafés des Florettes, autour de la question de la tarification ;
  • Nous avons collecté et synthétisé tous ces échanges ;
  • Nous avons listé, en détail, les charges fixes et variables d’un freelance de l’édition ;
  • Nous vous proposons la partie immergée de l’Iceberg de nos devis !

Expression née aux États-Unis en 1961. Il s’agit en fait de comparer la particularité d’un bloc dont on ne voit en réalité qu’un dixième de sa taille réelle à une situation bien plus complexe dont la partie cachée est la plus importante.

Nos charges fixes

Elles restent inchangées, chaque mois, et ne dépendent pas de notre Chiffre d’affaires

  • Logiciels : les abonnements à nos outils de travail sont, en grand majorité, payants. Que la mission dure 1 ou 3 semaines, cet abonnement coûte le même prix pour vos freelances.
  • Espaces numériques (ou physiques) de stockage : dans l’édition, rares sont les fichiers légers. Nous privilégions des cloud sécurisés et accessibles par plusieurs devices pour être au plus réactifs.
  • Ouvrages de référence : quelques dictionnaires, le lexique des règles typographiques, des livres spécialisés…
  • Abonnement ou achat de revues professionnelles : vous préférez avoir un freelance ancré dans son temps ou dépassé par le tourbillonnement de l’actualité ? Pour être suffisamment à la page, il est essentiel de rester informé.e et, quoi qu’on en dise, l’information professionnelle pointue et adaptée est rarement gratuite (cf. Livres Hebdo)
  • Temps de prospection : non considéré sur la facture ou absent d’un devis, ce temps est incompressible. Pour chacun d’entre nous, il nous faut, régulièrement, démarcher par mail ou par téléphone, se renseigner sur le marché de l’édition, alimenter nos réseaux sociaux, mettre à jour notre book, rédiger des devis ou encore réaliser un site internet vitrine.
  • Déplacements et rdv professionnels : un café pour rencontrer l’auteur ? Une visio pour détailler un devis ou élaborer la charte avant de signer ? Un salon pour voir l’objet final… Vos salarié.e.s font ça sur leur temps de travail, nous aussi.
  • Lieu de travail : il est fini le temps où nous travaillions sur un coin de bureau dans notre chambre ou notre salon. De plus en plus, les freelances s’aménagent des espaces de travail dédiés : au sein de leur foyer ou dans des espaces de bureaux partagés (ou coworking). Cela contribue à notre professionnalisation et garantit la stabilité de nos entreprises.
  • Cotisation foncière des entreprises : pour certain.e.s d’entre nous, elle doit être versée annuellement.
  • Internet, eau, électricité : basique, mais qu’on omet facilement. Vous avez dû remarquer, vous aussi, que les prix de l’énergie ont augmenté ces derniers temps 😉
  • Compte en banque : saviez-vous que nos comptes en banque personnels ne sont plus autorisés à recevoir vos virements ? Tous les freelances ont désormais un compte en banque pour leur entreprise (payant) – et parfois même un comptable !
  • Assurance professionnelle : vous avez assuré vos locaux, vos stocks et tout le reste ? Nous aussi.
  • Mutuelle et prévoyance : nous voulons être soigné.e.s au mieux, pour répondre à vos besoins de missions, bien sûr !
  • Compte épargne retraite : on ne compte pas que sur la part prélevée par l’Urssaf pour garantir notre retraite… vous non plus sans doute ?
  • Consommables de bureau : les fameux crayons rouges, les encres et feuilles d’impression, les thés et cafés bus sans modération devant vos manuscrits, les post-its pour brainstormer, les classeurs de factures et de contrats…

Nos charges variables

Ces sommes dépendent de notre chiffre d’affaires

  • Les vacances et les jours fériés : vous vous reposez en juillet ou plutôt en août, vous ?
  • L’anticipation des mois maigres : notre trésorerie est tributaire de vos services de comptabilité et on a pas le même nombre de missions tout au long de l’année. Il faut donc pouvoir prévoir et anticiper des périodes sans paiement. Il suffit parfois d’un mail atterri dans les spams et le virement est reporté au mois suivant. La trésorerie du freelance doit avoir les reins solides pour payer les charges fixes mensuelles.
  • Les achats de fournitures et de typographie : à distinguer des consommables de bureau ou du matériel informatique, ces achats sont transformés ou utilisés dans un projet. Un peu comme de la matière première. Si on travaille sur un livre de recette, notre devoir professionnel nous contraint à tester au moins une de ces recettes…
  • L’épargne pour renouveler le matériel informatique : les freelances anticipent ces grosses dépensent et mettent de côté régulièrement pour racheter un ordinateur, un téléphone, une chaise de bureau… s’ils peuvent immobiliser ces charges, elles ont tout de même un gros impact sur leur trésorerie.
  • Les cotisations Urssaf : comme toute entreprise, les micro-entreprises reversent des cotisations sociales. Leur contribution est de 21 (en 2022) à 26% (en 2026) de leur chiffre d’affaires, en fonction de la nature de leur activité. Bientôt un quart du montant de votre facture !
  • Le temps passé sur le projet : c’est la (seule) partie émergée de l’iceberg ! On pense que les montants affichés sur un devis d’un freelance, parce qu’ils ne concernent qu’un seul métier, donc qu’un individu, représentent le temps de travail du freelance. C’est une déformation salariale… non, le freelance n’est pas payé à l’heure.
L’impôt sur les revenus ?

Il est calculé après un abattement forfaitaire de 34%, ce qui signifie qu’un indépendant – en micro-entreprise – doit faire entrer toutes ses charges (fixes et variables) dans 34% de son chiffre d’affaire et que l’État considère le reste comme du revenu. Et comme l’État calcule cet impôt sur ce revenu, ça relève du privé, donc on ne vous en parle pas dans cet Iceberg !

Autre lecture

Font partie du bulletin de salaire, les freelances les prennent en compte dans leurs factures.
  • les cotisations Urssaf,
  • les temps de brief, d’échanges ou de prospection
Sont des frais de votre entreprise, de l’entreprise du freelance aussi.
  • le compte bancaire,
  • les assurances professionnelles,
  • la trésorerie de fonctionnement,
  • la cotisation foncière des entreprises,
  • les espaces de stockages
Vous les payez pour l’activité de vos salariés, les freelances les payent pour leur activité aussi.
  • le local professionnel,
  • internet, l’eau et l’électricité,
  • les fournitures,
  • les consommables de bureau,
  • les logiciels et autres outils de travail,
  • le matériel informatique,
  • les abonnements aux revues professionnelles,
  • les déplacement et rdv

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